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Initiallement
vouée, en 1987, à la restructuration des emprises du groupe
Colgate Palmolive, la ZAC Danton a été couplée l'année
suivante avec la ZAC des Fauvelles pour un périmètre d'ensemble
(38 hectares) et des objectifs beaucoups plus larges. La semcodan, société privée
en charge de l'aménagement de cette vaste aire urbaine, l'une des
plus importante au niveau national et même européen, affichait
alors l'ambition de la naissance d'un véritable quartier "Faubourg
de l'arche", à la charnière du pôle d'affaire
de la Défence et du centre ville de Courbevoie.
Il s'agissait dons d'un délicat
exercice de couture entre deux structures bâties de hauteurs
antagoniques mais également entre deux espaces au fonctions
urbaines dominantes contrastées. Le pari de la mixité
fonctionnelle et sociale s'avérait d'autant plus difficile à
tenir que dans l'immédiate proximité de La Défence,
l'implantation opportuniste d'entreprises est un risque permanent.
Et pourtant, alors que le calendrier
initial prévoyait l'achèvement de la ZAC en 2010, l'opération
devrait être terminée et commercialisée d'ici
2005 et ce malgré l'accroissement de certaines
composantes du programme comme celle du commerce.
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1.Caractéristiques
architecturales et urbaines
La densité constructive
équivaut à celle des arrondissements parisiens centraux.
Le quartier est structuré autour de larges avenues et d'espaces
publics municipaux (Parc du Millénaire, Promenade des Pins, Allée
des Tilleuls, Allée de l'arche) et secondaire ( place des trois
frères Lebeuf, Place Raphael).
Le cahier des charges
architecturales laisse aux concepteurs des différents programmes
une grande liberté stylistique "expression même de
la ville", sous condition d'une relation de "bon voisinage"
avec le contexte urbain immédiat et les immeubles déjà
réalisés. Il préconise néammoins une structuration
commune du bâti résumée dans la formule " un
pied, un corps, une tête", c'est à dire "un soubassement
marqué de deux niveaux en général, usant de matériaux
de qualité afin de valoriser l' "espace du piéton",
un corps principal de sept niveaux selon une typologie haussmannienne classique,
un couronnement libre avec terrasse et retraits.
Sur le plan sociologique, les concepteurs ont
veillé à une bonne répartition entre les logements
libres, les logements intermédiaires et les logements aidés,
permettant ainsi de répondre à la demande de mixité
sociale. A terme, le Faubourg de l'Arche comptera plus de 30%
de logements
aidés.
La largeur des voies de circulation a été
limitée pour favoriser la vie de quartier et éviter
qu'elles ne deviennent à terme des axes de transit à voie
rapide. La fluidité des entrées et des sorties a été
étudiée, d'ou la création du pont Léonard
de Vinci et d'une voie de contournement partant du carrefour du boulevard
de la Mission Marchant et de la rue de Caen pour rejoindre l'avenue Léonard
de Vinci à la hauteur du pont. Une ligne de tramway devrait compter
deux stations dans le quartier.
Voici
quelques exemples de l'architecture des constructions qui composent ce
quartier :
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Apollonia
Architecte :
Partenaires Architectes
Promoteur :
Apollonia 1 / Georges V
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Résidence
Jéhan Ango
Contact :
SCIC-Gestion
Architecte :
Gérard Thurnauer
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Le Michel-Ange
SA HLM DE L'ARCHE
Arche Nord
Architectes :
Suzel Brout et Laura Carducci
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Le phare
du Parc
Architecte :
T. Melot
Promoteur :
Park Promotion
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Résidence
Le Champollion
Architecte :
Roland Castro
Promoteur :
France Construction - Bouygues Immobilier
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Immeuble
Architecte :
Roland Castro
Promoteur :
France Construction
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Les Lauréades
Studios à louer:
Résidence Etudiants
Architecte :
Partenaires architectes
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Pythagore
Promoteur :
Espace II
Architecte :
B. Toubia
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Résidence
du parc
Architecte :
P. Phelouzat
Promoteur :
Pierre & Vacances
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Le Vinci
Maître d'ouvrage :
I.E.D.
Architecte :
Partenaires Architectes
Promoteur :
JTZ Thouard
Groupe Mazars
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Tour
Egée
Promoteur :
Sari - IED
Architecte :
A. Andrault
Propriétaire :
Phillip Morris
Locataires :
Ernst and Young
Régus
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Nous constatons d'après les photos que
les immeubles sont hauts : ils'agit souvent de
R+10. Le nombre de logements
ramené à la surface au sol est donc important, ce qui contribue
à la
rentabilité du projet, comme nous le verrons ensuite.
2. Historique
du quartier 1987-2005
1987 :
Création de la ZAC Danton en vue de la restructuration du groupe
Colgate-Palmolive, et constitution de la Semcodan
1989 :
Création de la ZAC des Fauvelles avec un programme complet de logements,
commerces et services.
1987-1991 :
Acquisition progressive du foncier d'un premier secteur.
1991 :
Crise immobilière et gèle du programme d'acquisition. Faillite
de de très nombreuses opérations d'aménagement.
1993 :
Dévelopement de logements étudiants et sociaux.
Implantation du pôle universitaire Léonard de Vinci par le
conseil général des hauts de Seine.
1994 :
Redéfinition par les associés des objectifs et du bilan
de la ZAC . Réduction des dépenses par l'abandon d' un secteur
de bureaux sur dalle et de deux parkings publics jugés inutiles du
fait de la proximité immédiate de ceux de La Défence.
Réévaluation à la baisse du montant de droit à
construire et du chiffre d'affaire de la ZAC.
1995 :
Réaménagement des accords de répartition logement/
bureaux , recherche d'équilibre financier îlots par îlots
. Relance progressive des programmes d'accession à la propriété.
1997-1999 :
Accéleration du développement de la ZAC grâce à
une conjoncture favorable. Ouverture de nombreux équipements publics,
scolaires notamment.
2000 :
Développement de l'ensemble des catégories de programme
et d'équipement . Augmentation de la part de logement social ou
intermédiaire. 130 000m² de bureaux livrés à ce
jour.
2001-2003 : Ouverture
au public du réseau d'espace verts dont le parc du Millénaire,
au coeur de la ZAC.
2005 :
Livraison des derniers programmes de logements. Ouverture du collège.
3. Détail du programme
Type
|
m²
shon
|
Logements en accession et
location libre
|
263 250
|
Logements sociaux
|
60 750
|
Locatif intermédiaire
|
81 000
|
Logement
|
405
000
|
Bureaux
|
330
000
|
Commerces
|
10
000
|
Activité
|
45
000
|
Hôtellerie
|
34
000
|
Equipements universitaires
|
53 000
|
Equipement petite enfance
scolaire et autre
|
32 000
|
Equipement public
|
85
000
|
Espaces verts privés
|
35 000
|
Espaces verts publics
|
35 000
|
Espaces verts
|
70
000
|
On constate dans les chiffres
la volonté d'
équilibrer les différents types
de bâtiments : immeubles de bureaux, immeubles résidentiels,
activité, commerce... Il aurait pu être tentant dans une zone
proche de la Défence (attractive pour les entreprises) de déséquilibrer
cette proportion. Nous pouvons remarquer cependant que
la part de logement
en accession et en location libre est très importante (65%). La
part de logements sociaux a elle chuté à 15%, ce qui est en
contradiction avec la volonté de mixité sociale énoncée
en introduction ! Habituellement, dans les ZAC récentes, les trois
types de logements sont en proportions égales (33%). Ce
déséquilibre,
dans la ZAC Faubourg de l'Arche, ajouté à la hauteur des immeubles,
en fait une ZAC très rentable. Nous allons d'ailleurs le constater
dans le bilan .
4. Bilan financier
Recettes - Dépenses = 641 815 000€- 641 735
000€ = 80 000€
Aucune subvention n'apparait dans le bilan des
recettes. Et l'on constate que la somme des recettes est supérieure
à la somme des dépenses. L'opération est
bénéficiaire,de
80 000€ pour les raisons données précédemment.
Synthèse
des séances du cours d'approfondissement
1. Perception des outils d'aménagement
La société d'aménagement
ou société d'économie mixte
dépend
d'une collectivité locale et se met au sevice des objectifs décicés
par les élus. Ceux-ci lui confient une
convention publique
d'aménagement, qui est un projet à long terme. L'aménageur
doit :
-acquérir les terrains.
Pour cela, la loi lui donne le
droit d'exproprier les gens.
-faire les réseaux et
les voies publiques.(égouts, voiries réseaux électrique
: VRD)
-réaliser des espaces
verts.
L'aménageur fixe les grandes lignes architecturales,
après consultation des élus, et laisse tout de même,
selon les cas, une assez grande liberté aux promoteurs immobiliers.
Nous pouvons rassembler les différentes dépenses et
recettes de l'aménageur dans le tableau suivant :
Dépenses
|
Recettes
|
Achat du terrain : l'aménageur
dispose du droit d'expropriation, et le prix des terrains varie
selon que le foncier est libre ou pas. Ainsi, l'acquisition des terrains
est beaucoup moins chère à la campagne qu'en ville.
|
Charge foncière: l'aménageur
vend les terrains constructibles aux promoteurs immobilier.
|
Création et/ou remise en état
des réseaux : eaux, électricité, gaz.
|
Emprise publique : dans le cas de terrains
destinés à accueillir des équipements publiques,
c'est l'état qui paye.
|
Création de la voirie
|
Subventions de la collectivité.
(ville)
|
Réalisation d'espaces verts
|
|
Rémunération et prix des
diverses études.
|
|
Taxes
|
|
Nous constatons que la seule
recette de l'aménageur est la
charge foncière, il
est donc difficile pour celui-ci d'équilibrer son bilan financier
sans
subvention de l'état. Le but n'est de toute façon
pas de faire un quelconque profit (il faut néammoins éviter
un endettement trop important), mais de réaliser le cadre de vie
le plus agréable possible pour l'habitant, tout en essayant d'accroître
l'activité économique et commerciale du quartier. Ainsi,
contrairement aux promoteurs immobiliers (
celui qui est choisi
est celui qui permet d'obtenir la plus grande charge foncière),
il n'y a
pas de concurrence entre les différentes sociétés
d'économie mixte. Si tel était le cas, elles seraient
peut-être tentées de construire trop de bureaux par rapport
aux habitations pour lesquelles la charge foncière est
bien
moins élevée.En effet, les entreprises qui s'installeront
dans ces immeubles payeront beaucoup plus cher les promoteurs (1000€)
que des propriétaires de logements (450€ pour du social et 800€
pour du normal). En cas de solde positif, le surplus est
reversé
à la ville.
Dans certaines situations, l'aménageur se trouve dans l'obligation
de
conserver une partie du patrimoine existant . Il peut
être amené par exemple à conserver certains immeubles
ou façades.
2. Visite
J'ai été
surpris par la courte distance à parcourir pour voir notre premier
cas intéressant d'urbanisme. Je passe en effet régulièrement
en bus devant ce quartier de la
Butte Rouge, et je ne me doutait
pas qu'il fut si novateur sur le plan architectural. Car si cette
cité
jardin était originale au début de sa construction
dans les années trente, elle ne le semble plus trop maintenant pour
le débutant en architecture que je suis. J'ai quand même bien
remarqué l'harmonie simple qui émanait de ces petits immeubles
rouges.L'
équilibre entre fenêtres horizontales et verticales
est agréable.Les concepteurs ont bien utilisé les
nouvelles
possibilités offertes par le béton armé.Par
contre, il est dommage que cet ensemble ait été un peu gâché
par les tours des années 50-60.C'est pour cela qu'en bus, j'avais
plus l'impression de passer devant une cité construite à la
hâte.
Photo du groupe en train de réaliser un croquis à la
Butte Rouge.
On remarque très bien sur cette photo le jeu de fenêtres
horizontales et verticales
Moi même en train de faire ce croquis
La deuxième place,
de
Fernand Pouillon, a contrasté avec la première.
On a évidemment tout de suite remarqué la
majesté
des lieux, qui vient des dimensions de la place, du
jeu entre horizontales
et verticales, et surtout pour moi de la
pierre de taille.
Je m'étais souvent demandé pourquoi on ne voit presque plus
un bâtiment moderne qui utilise ce type de matériaux qui donnent
beaucoup de
noblesse et d'harmonie.Le carrousel du Louvre
et les cours intérieures abritant les sculptures françaises,
qui utilisent ce genre de matériaux, sont pour moi particulièrement
réussis.La cour de Fernand Pouillon est très belle, mais je
me demande si elle est très chaleureuse.Je trouve qu'elle manque
de petits coins (arbres,bancs auprès d'une fontaine...) qui rendraient
une vie agréable dans ces lieux.Ce n'était pas le cas de la
butte rouge et pas non plus de La Défense, comme nous le verrons
après. Je n'aimerais pas y vivre.
Photo du groupe en train de réaliser un croquis à Meudon
sur une place réalisée par Fernand Pouillon
On remarque le jeu entre lignes horizontales et verticales,
et la pierre de taille, qui caractérisent cet endroit.
Habitant la
banlieue parisienne (Vélizy), je connaissais déjà bien
le quartier de
La Défense. Mais bien sûr je n'avais jamais
eu la chance de monter au sommet d'une de ses plus hautes tours, et de recevoir
un exposé aussi bien fait sur son historique. Il était intéressant
de comprendre pourquoi il y a ces trois styles très différents
de tours :
première génération de tours plus
petites et simples dans leurs formes, deuxième de tours beaucoup
plus grandes et toujours assez simples, et troisième de tours plus
originales.Nous avons églement été éclairés
sur les principes qui ont été respectés durant la construction
de la Défence :
deux niveaux de sols
(en bas pour les voitures et en haut pour mes piétons) et
respect
de l'axe historique passant par les champs Elysées. L'histoire
de l'arche était bien sûr très amusante, et il est
intéressant de voir comment des impératifs techniques (mettre
l'arche de travers) n'ont pas handicapé le projet.J'ai constaté
que la présence de grandes tours
ne gênait en aucun cas
la présence de "petits coins" : il y avait par exemple dans
la place que nous avons dessinée un petit parc très agréable.
Tour EDF à La Défense
Séance de croquis d'une place à La Défense
Je connais également
très bien le quartier de la
rive gauche de la Seine, étant
souvent allé travailler à la bibliothèque les deux
années précédentes. J'ai déjà vu beaucoup
de changement depuis les premières fois ou j'y suis allé, en
particulier en ce qui concerne le dessus de la gare et l'avenue de France.
Elle n'existait pas du tout au début (au niveau de la bibliothèque),
et j'ai été surpris d'apprendre qu'elle sera bordée
d'immeuble des deux cotés. Je ne la voyais que comme une simple allée
qui longeait les affreuses voies de chemin de fer. J'aime le style architectural
de ce quartier, mais je le trouve
un peu glacial, voire déprimant.
Je suis peut être influencé par mes souvenirs dans lesquels
on traversait un chantier pour arriver sur l'esplanade sinistre de la bibliothèque,
mais je pense que le quartier, pour l'instant,
manque très
nettement de commerces et d'animation. Le
complexe MK2 va
peut être déjà attirer du monde pour autre chose que
la bibliothèque.Je serai partisan de construire des tours le long
de l'avenue de France, quand on voit la réussite qu'est le quartier
de la Défense
.
Par ailleurs j'ai trouvé
cette sortie très réussie : nous n'avons pas eu le temps de
nous ennuyer, tant durant les visites en dehors du car que dans celui-ci,
ou commentaires et films se succédaient. Nous n'avons pas eu le temps
de tout faire, mais je pense qu'il n'était pas possible d'en faire
plus avec le temps dont nous disposions. Le seul regret à avoir est
de n'avoir disposé que d'une demi journée.
3. Séance sur les ratios
A cette séance,
j'ai travaillé sur le Carré Sénart. L'absence de données
chiffrées suffisantes m'a empêché d'établir un
bilan précis. Les documents sur la ville nouvelle de Melun-Sénard
étaient néammoins très interressants et très
instructifs. J'engage le lecteur pour cela à parcourir la page concernant
le
Carré Sénart, qui
est très complète.
4.Conférences sur les métropoles
et présentation d'un logiciel de simulation de flux automobile
La conférence sur les
métropoles était très intéressante :
nous avons perçu au fil des différents exemples quelle est
la difficulté de concevoir un paysage urbain. Le
nombre de
paramètres à prendre en compte est très important.
C'est d'ailleurs pour cela que les autorités d'un pays (chinoises
par exemple) font parfois appel à des
concepteurs étrangers
qui possèdent une certaine avance dans ce domaine, comme c'est le
cas à
Zhenghou ou à
Nanhui. Il est clair que dans quelques
années ces pays n'auront plus besoin d'aide et pourront concevoir
eux-même leurs projets de construction. Dans l'élaboration
d'un tel projet, les urbanistes ou architectes doivent faire attention à
respecter et même utiliser la culture locale et le patrimoine
existant.
L'opéra de Shangai reprend une symbolique chinoise :
le carré représente la terre et est placé
sous le cercle qui représente le ciel.
Par exemple, en Chine, l'orientation des logement est extêmement
importante (FengShui), et ne pas respecter cette orientation peut
conduire à un fiasco.Ainsi, à
Wanli, les batiments qui ne respectent pas
l'orientation sont difficiles à remplir. Des bâtiments déjà
en place peuvent être
mis en valeur par les nouvelles constructions.
En règle général, un projet réussi se distingue
par sa
simplicité, accompagnée de la touche de génie
qui garantie tout de même son originalité. Par exemple,
à
Belval, les rues se coupent à
angle droit, sauf une qui se trouve en biais par rapport aux autres.
La conférence qui a suivi
présentait un
logiciel de simulation des flux urbains. La présentation
du logiciel fut très amusante : déjà impressionnés
par la vue du dessus en 2D, nous l'étions d'autant plus en regardant
la version 3D, qui rappelait un jeu vidéo. Il était surprenant
d'apprendre que de
petites modifications dans la configuration de
certains carrefours, routes ou rond-points pouvaient considérablement
modifier la fluidité du traffic dans tout une zone. J'ai
d'ailleurs choisi de faire mon projet de deuxième année sur
ce logiciel de simulation.
5.Cours sur l'html
Je ne pouvais être présent
à ce cours, mais connaissant déjà grâce à
l'adem2 les bases de l'html, je ne fus pas trop handicapé par mon
abscence.